Une journée pour créer le meilleur site web sur le réchauffement climatique

La 18ème édition des 24h du net plus ultr@ a commencé ce mercredi 18 décembre à 13 H. La consigne est de réaliser en 24h un site internet sur un thème donné. Dix groupes de trois élèves sont en compétition et une ambiance de feu domine pour ce qui va être les heures les plus épuisantes de leur année.

Un concours exigeant où la bonne humeur est de mise.

Le thème retenu cette année suit l’actualité et un centre d’intérêt majeur des élèves de l’établissement : « Urgence climatique : ces îles devenues lanceuses d’alerte malgré elles ». Les participants ont donc eu 24H pour traiter ce sujet complexe. Grâce à des recherches manuscrites et internet, ils ont dû créer un site internet pratique et esthétique en faisant eux-mêmes le codage. Ce concours nécessite donc de multiples compétences, une grande détermination et une cohésion de groupe. Pendant ce temps, la radio du lycée Radio2B couvre l’évènement et diffuse de nombreuses émissions en lien avec le thème posé. En tout, ce sont près de 50 lycéens et une vingtaine de professeurs qui restent 24 H ensemble et une ambiance très conviviale, festive mais aussi studieuse règne comme nous le démontre la joyeuse tablée du repas du soir.

Un concours sur une question urgente !

Le thème de cette année mêlait une étude globale et locale permettant de rendre concrètes les conséquences du réchauffement climatique. Ainsi des élèves ont pu développer l’exemple des Maldives situées en Asie du Sud- ouest au cœur de l’océan Indien et qui possèdent 80% de son territoire à moins d’un mètre au-dessus du niveau de la mer.

Selon les projections scientifiques, le niveau des océans gagnera entre 80 cm et 2 mètres d’ici 2100 mettant en péril la majeure partie de cet archipel et les 400 000 Maldiviens.

Un dernier défi avant les récompenses.

Les 10 équipes ont dû défendre leur site web à l’oral le jour suivant devant un jury composé de professeurs et de professionnels qui sont eux-mêmes des anciens élèves de l’établissement ayant participé au concours. Ce jury évalue aussi bien l’aspect technique que l’aspect esthétique du site, ainsi que le contenu pour juger si les élèves ont bien traité le sujet. Suite à la délibération, les trois premières équipes ont été désignées et une cérémonie de remise des récompenses a été organisée, avec la présence du proviseur M. Toumoulin et du vice-président de région Harold Huwart. Tous les groupes se sont partagés près de 2000€ de lots grâce au soutien de la MDL et de nombreux partenaires comme la Fnac, Intermarché (Nogent-le- Rotrou), le Crédit Mutuel enseignant, le Rex, le PNRP (Parc Naturel Régional du Perche), la Mairie de Nogent-le- Rotrou, la Région Centre-Val de Loire, et la députée de la circonscription, Laure de la Raudière.

Ce journal a été rédigé par Auréline Gouin, Hugo Dubré, Loïc Marigny et Lucas Chéron, des élèves du lycée qui sont à la fois les reporters et les membres de l’équipe de rédaction. Ils ont, une heure par semaine, choisi les sujets abordés, rédigé les articles et défini l’identité visuelle du journal. Ils sont encadrés par M. Champion, professeur d’histoire-géographie, et soutenus par M. Toumoulin, proviseur de l’établissement et responsable de la publication. Tous les élèves du lycée Rémi Belleau peuvent participer à la création du journal.

Auréline Gouin, élève de terminale

La semaine radio se met au vert

Chaque année depuis maintenant 4 ans, la radio du lycée Rémi Belleau émet en direct sur la bande FM durant toute une semaine, du 14 au 18 octobre 2019. Dans le sillage de Greta Thunberg et de l’engagement des lycéens sur ces enjeux, le thème de cette semaine aborde le réchauffement climatique et le développement durable.

Les élèves de l’atelier radio 2B célébrés par M. Toumoulin proviseur du lycée Rémi Belleau et M. Harold Huwart, vice-président de la région Centre Val de Loire lors de la dernière émission de la semaine radio.

Une semaine qui exprime les différents engagements du lycée et de ses élèves pour l’environnement…


Dans la continuité du collectif « Belleau s’engage », apparu en 2018, les organisateurs et les élèves ont décidé de baser la thématique de la semaine radio sur l’environnement. Ces mêmes lycéens ont donc pu dévoiler leurs actions en faveur de l’écologie sur les ondes comme la création d’une mare et d’une haie pédagogiques, l’entretien de ruches, l’organisation du tri sélectif et un projet de potager en permaculture. De nombreuses émissions ont donc expliqué les enjeux majeurs de ce défi avec parfois des interviews comme par exemple celle de Donatien Huet, un journaliste de Mediapart, sur les pesticides mais aussi celle de Louis de Redon, avocat et ingénieur agronome spécialiste des accords de Paris. Une chronique se penchant sur des questions fondamentales concernant le réchauffement climatique, avec ses causes et ses conséquences sur les différents territoires, a aussi rythmé cette semaine.

…et qui est très formatrice pour les élèves.

Cette semaine est aussi organisée dans un but pédagogique car les lycéens sont au cœur du projet car ils élaborent la grille des émissions, leurs chroniques et les animent à l’antenne. De nombreux témoignages prouvent son grand intérêt comme celui de Maureen, une élève de TES1, qui nous dit : « l’atelier radio, et plus particulièrement la semaine radio, est très formatrice pour moi. Cela me permet de prendre confiance en moi quand je suis à l’antenne. Je m’améliore aussi en expression orale, et en plus de cela, l’ambiance est toujours très bonne lors de cette semaine ! ».

Cette semaine s’est donc achevée, le vendredi 18 octobre dans une bonne ambiance et c’est encore une fois une saison réussie avec des résultats encourageants au niveau des audiences.

Hugo Dubré, élève de terminale

Extrait de la lettre d’Eloïse Garot et Léa Mangeot, élèves du lycée Rémi Belleau, à l’attention de M. Huwart, maire de Nogent-Le-Rotrou

[…] L’extrême urgence qu’il y a à ce jour de sauver la planète doit nous pousser à nous remettre en question et à envisager des solutions intelligentes, réalisables à l’échelle de notre ville et surtout vraiment utiles. C’est donc avec cette idée à l’esprit (et surtout en voyant les bords des différentes routes que nous empruntons quotidiennement pour nous rendre à l’école) que nous avons fini par nous poser la question suivante : […] Comment nous, habitants de cette ville, ou habitants des petites communes avoisinantes, pouvons-nous contribuer au développement d’actions plus responsables et qui viseraient à protéger simplement la nature ?

Il est regrettable de devoir regarder nos routes avec dégout, nos ronds-points avec colère, nos arrêts de bus avec honte, nos pelouses avec tristesse. […] Notre ville est polluée. Sale. Par notre faute à tous. Nous, citoyens. Il est de notre devoir d’agir. Nous ne souhaitons pas juste faire remarquer ce fait, déjà connu. Nous demandons de l’aide aux élus de la ville pour sensibiliser et mobiliser les personnes un minimum concernées, les enfants, les travailleurs, les entreprises, les personnes retraitées… Nous voudrions, avec votre aide et votre soutien, avec celui de tous, organiser des regroupements plusieurs fois par mois pour nettoyer la ville et pour ramasser les papiers, les bouteilles et tout ce qui n’a rien à faire dans la nature. Nous voudrions sensibiliser la population à se mettre en mouvement pour agir.

Pourquoi la jeunesse se sent-elle aussi concernée par la question environnementale ?

 

Depuis près de 10 ans, internet et plus particulièrement les réseaux sociaux ont créé une réaction en chaîne de discussions et d’échanges autour d’une thématique commune, l’environnement. Ils ont également permis une prise de conscience globale et généralisée de l’urgence climatique. Ce nouveau mode de communication, qui a bercé notre génération, a ainsi très largement amplifié ces thématiques déjà très présentes dans les médias traditionnels et l’enseignement scolaire. C’est ce qui a fait de cette question, la principale raison de l’engagement de la jeunesse et a permis de faire émerger des personnalités comme Greta Thunberg. Ce « phénomène Greta » est aussi devenu, à son tour, l’un des moteurs de la prise de conscience de l’urgence climatique. Il a mené à l’organisation de multiples manifestations de la jeunesse au sein des grandes villes du monde entier. C’est ainsi que les élèves du Lycée Rémi Belleau de Nogent-le-Rotrou se sont largement impliqués notamment à travers le collectif « Belleau s’engage » qui a pour but de sensibiliser et mobiliser les lycéens et la population locale à un mode de vie plus durable. Cette association a également organisé des marches pour le climat et des « clean walk » afin que les citoyens nettoient eux-mêmes leur ville à la manière du nettoyage des bords de l’Huisne effectué par les élèves de notre lycée les années passées.

Parfois source d’inquiétude, ces débats aboutissent à des agissements groupés mais aussi individuels comme celui d’Éloïse et Léa qui adressent une lettre au maire de Nogent-le-Rotrou sollicitant le soutien de la commune dans les actions environnementales menées par les lycéens. Éloïse témoigne : « Ce qui m’a motivé à agir, c’est d’abord l’influence de certaines études scientifiques et d’ONG qui pointent du doigt les problèmes environnementaux. L’espoir d’un avenir moins pollué pousse à s’engager pour faire avancer la situation, car les mesures prises par les autorités ne sont pas assez effectives ». Ces deux élèves ont établi une pétition pour appuyer leur lettre, qui a déjà été signée par plus de 250 lycéens. Depuis plusieurs années les changements positifs et les engagements citoyens se multiplient notamment chez les jeunes, laissant place à l’espoir d’un environnement plus sain et mieux préservé.

Lucas Chéron, élève de terminale

Greta Thunberg prophète ou gourou ?

Un engagement personnel remarquable.

Greta Thunberg est une suédoise âgée de 17 ans qui est atteinte du syndrome d’Asperger ; une forme particulière d’autisme. Lorsqu’à l’école, elle a appris l’existence du réchauffement climatique, elle a décidé de mener des actions pour l’environnement. Elle est devenue végane et a entraîné les membres de sa famille avec elle et c’est à ce moment-là qu’elle a pris conscience de sa capacité à convaincre les autres. Elle commence le 20 mai 2018 sa « grève du vendredi » : séchant l’école, elle se plante devant le parlement suédois chaque vendredi à compter de cette date.

Un symbole et un modèle pour la mobilisation de la jeunesse.

Sa mobilisation, d’abord discrète, est finalement couverte par les médias suédois puis, grâce à internet et aux réseaux sociaux, elle est relayée à travers le monde entier et devient un exemple et un symbole.

Elle appelle à une grève mondiale qui est organisée le 15 mars 2019, suivie par près d’1,4 millions d’étudiants dans 112 pays différents. Ainsi, une jeune de 16 ans arrive à mobiliser les foules et la jeunesse sur cette question urgente comme jamais n’avaient réussi à le faire les associations ou les partis politiques. Elle profite ensuite de cette nouvelle notoriété pour obtenir une invitation à New-York au siège de l’ONU afin de faire un discours sur la question environnementale qui va émouvoir le monde entier mais aussi déclencher une vague de critiques.

Une icône attaquée de toutes parts.

Du fait de son genre et de son âge, Thunberg essuie un nombre de critiques incalculables, notamment de la part d’hommes représentant une certaine élite traditionnelle comme celle de Guillaume Larrivé, député LR, qui la qualifie le 20 juillet 2019 de « gourou apocalyptique ». Il est rare de voir autant d’attaques et d’une telle violence en direction d’une personnalité engagée sur la question environnementale. Non Greta Thunberg n’est ni un gourou ni un prophète mais dans ce contexte de mondialisation qui semble faire disparaître la capacité d’action des citoyens, elle a rappelé à des millions de jeunes qu’ils avaient un véritable rôle à jouer sur les grands enjeux de notre temps.

Dessin de Greta Thunberg par Alexandre Rogojan élève de 1ère SEPIA

Loïc Marigny, élève de première.
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