Harcelé et après ?

Le nombre de victimes de harcèlement scolaire représente environ 1 élève sur 10 soit presque 700 000 en 2020, principalement entre 11 et 15 ans et, comme nous le rappelle malheureusement certaines actualités récentes, le harcèlement peut entraîner de lourdes conséquences et finir tragiquement. Nous avons donc souhaité dresser le bilan sur le harcèlement en milieu scolaire.

Les mécanismes du harcèlement

Le harcèlement englobe des violences physiques, psychologiques, sexuelles, des comportements agressifs et des fausses rumeurs générées par un ou plusieurs individus, qui s’inscrivent sur la durée et qui se répètent avec l’intention de nuire. Le harcèlement est souvent lié à une différence de taille, de morphologie, de couleur de peau ou de préférences sexuelles ou de non- conformité avec les attendus de genre. Une part importante de ces actes est donc liée aux problématiques de la discrimination et de l’intolérance. Dans tous ces actes d’harcèlement se joue également une relation de dominant/dominé mais plusieurs types de harceleurs se distinguent. Il y a ceux qui mènent le groupe et ceux qui les aident, leurs complices et plus ils sont nombreux plus les conséquences sont fortes. Les témoins jouent aussi un rôle important en laissant faire mais parfois ils deviennent harceleurs car ils pensent ;« Harceler pour ne pas être harcelé ». Certaines victimes peuvent même se mettre à harceler à leur tour en répétition de ce qu’ils ont vécu. Mais de nos jours, avec les nouvelles technologies, le harcèlement scolaire se développe et est encore plus dur à vivre car il ne s’arrête pas à la sortie de l’école, il continue à travers les réseaux sociaux après les cours, sous forme de cyberharcèlement. Des insultes et des menaces sont proférées en boucle comme une vague qui brise l’individu à petit feu.

Dessin de Maïlys Tournay

Des conséquences destructrices à court et à long termes

Très souvent les victimes de harcèlement scolaire ne parlent pas et leurs parents ne sont pas les bonnes personnes pour se confier. Ils vont tout faire pour ne rien lâcher à l’école afin de ne pas apparaître comme une victime. Ces stratégies d’évitement, qui vont jusqu’au décrochage scolaire, dépendent de la personnalité de chacun et quand un enfant parle c’est souvent parce qu’un évènement a eu lieu et qu’un adulte l’aura remarqué. Dans ce cas-là, l’élève n’a plus le choix. Isolée, la victime est stressée en permanence et n’arrive pas à trouver la force de se défendre. Des dépressions et des crises d’angoisses peuvent se développer pendant ces évènements ou plusieurs années après. La douleur, la peur, le stress, le sentiment d’insécurité et le manque de confiance en soi, restent longtemps avant que la victime puisse se séparer doucement de la pensée quotidienne de ce qu’elle a vécu et puisse enfin se reconstruire. Le harcèlement détruit le présent et assombrit l’avenir de la personne qui le subit. Dans notre lycée, seulement deux à trois cas de harcèlement sont recensés chaque année et les situations, une fois repérées ou signalées s’améliorent rapidement mais la lutte contre le harcèlement doit être l’affaire de tous afin de l’éradiquer. Il existe un numéro d’aide aux victimes pour pouvoir avoir des conseils et parler : le 3020 et il peut aussi être appelé par les témoins afin de savoir quoi faire. Au lycée, vous pouvez vous adresser à l’infirmier et aux CPE.

Aurore Tual, élève de seconde Agathe

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