Belleau S’engage ; un collectif aux projets plein la tête

Mercredi 4 mai, le collectif Belleau S’engage a organisé une cleanwalk afin que les élèves de l’établissement et des habitants de la commune de Nogent-le-Rotrou puissent agir de concert et d’une manière très concrète contre ces déchets qui pullulent dans la commune, gâchent le paysage et polluent l’environnement.

Belleau S’engage est une association qui agit au sein du lycée afin de sensibiliser et de mettre en place des actions en faveur de l’écologie. Cette année encore, elle a renouvelé son potager dans lequel les élèves membres ont planté de nombreux légumes. Ceux-ci seront mangés directement au self afin de renforcer la présence du bio dans les assiettes tout en faisant le circuit le plus court possible ou donnés aux Restos du cœur. Si l’association donne une place majeure à la question environnementale, elle n’en oublie pas pour autant la question sociale. Le collectif a également installé des nichoirs à oiseaux dans le parc du lycée pour aider à la préservation de la biodiversité. Enfin, elle a organisé une marche pour ramasser les déchets ; une cleanwalk lors de l’après-midi du mercredi 4 mai dont l’objectif était de nettoyer les abords du lycée ainsi qu’une partie de la ville de Nogent. Au total ce sont près de 7 sacs poubelle pleins de déchets qui ont été ramassés par les élèves et les habitants de la ville. Ils seront utilisés par la spécialité et l’option arts plastiques du lycée afin de devenir des matériaux de certaines œuvres d’art et donnés au Sictom pour être recyclés ou détruits. Partie du lycée pour se rendre au Mac Donalds, en passant par les Gauchetière, cette marche de moins de 2 km a encore une fois révélée l’urgence de la problématique des déchets jetés dans la nature. L’arrivée de cette marche se tenait au lycée où chacun a pu se retrouver autour d’un goûter. Cette action a donc été un succès écologique tout en permettant de passer des moments d’une grande convivialité.

Article d’Aurore Tual

La jeunesse s’est-elle détournée des valeurs républicaines ?

Depuis le début des années 2000, la génération Z (les personnes nées entre 1997 et 2010) est accusée par les générations précédentes de ne plus respecter les valeurs fondamentales de notre République. Mais est-ce si vrai que ça ? Nous avons effectué un sondage en ligne à l’échelle du lycée qui a reçu 234 réponses. Nous avons également souhaité approfondir, dans cet article, la question de rattachement aux valeurs citoyennes et républicaines chez les jeunes afin d’y voir plus clair.

Une jeunesse éloignée de certaines valeurs républicaines et de notre système politique

Il ne faut pas se mentir, il existe certains éléments qui peuvent amener à penser que la jeunesse ne se reconnait plus dans une partie du fonctionnement de la Ve République et se place en opposition à certaines valeurs qui sont pourtant ancrées dans la société française. La laïcité fait partie des valeurs les plus incomprises et remises en question par les jeunes. Un sondage de l’IFOP le démontre : 52% des jeunes disent être favorables au port de signes religieux ostensibles dans les lycées publics alors que seulement 25% de l’ensemble des Français y sont favorables. Les jeunes ont une vision souvent négative de la laïcité, ils la perçoivent comme un principe restreignant la liberté religieuse et peu tolérant alors qu’elle garantit la neutralité de l’Etat envers toutes les religions et donc l’égali–té entre tous les citoyens, protège la liberté de tous les cultes et crée un véritable vivre ensemble où la question religieuse reste privée. En effet, d’après le même sondage de l’IFOP, seulement 11% des lycéens pensent que la laïcité repose sur la tolérance et le respect de chaque religion. Le droit au blasphème, qui est le droit à critiquer Dieu ou les religions, est un droit qui fait également débat chez les jeunes. Dans ce même sondage seulement 35% des moins de 25 ans disent soutenir la publication des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo, alors que chez les Français la part est de 59%. De même, dans le sondage fait dans notre établissement, 75 % des sondés répondent que critiquer Dieu ou la religion n’est pas normal. Une partie importante de la jeunesse semble donc considérer que la tolérance et la liberté religieuse doivent être totales et que le blasphème est un signe d’intolérance. Comme si le respect de la valeur de la tolérance chez les jeunes les avait éloignés de la laïcité. Il existe aussi une crise de confiance de la jeunesse dans la politique comme le démontre notre sondage. 68% des lycéens sondés ne se retrouvent pas dans le fonctionnement de notre système politique et pensent qu’il ne défend pas assez ses propres valeurs. Dans un autre domaine, seulement 6% des réponses à l’enquête expriment leur confiance envers le monde médiatique. Mais ces derniers résultats ne seraient-ils pas juste représentatifs de la crise démocratique et médiatique que traverse actuellement notre société dans son ensemble ?

Dessin de Clémence Razel élève de 1ère Sépia

Une jeunesse très engagée et défendant de nombreuses valeurs républicaines

En effet, la jeunesse actuelle démontre également une forte envie de s’engager dans la défense d’un certain nombre de causes et de valeurs républicaines. Dans notre sondage, les sondés expliquaient être attachés à de nombreuses valeurs comme la liberté, l’égalité, la fraternité mais également la tolérance et même la laïcité pour certains malgré le rejet du droit au blasphème. Aussi, 90% expliquaient avoir la volonté d’aller voter dans les prochaines années et 80% d’entre eux rejetaient l’idée d’avoir un dirigeant fort comme en Russie pour gouverner. Tout cela démontre bien rattachement de notre jeunesse à la démocratie et d’ailleurs les chiffres de participation aux élections des représentants d’élèves au Conseil de la Vie Lycéenne (CVL) sont parlants. Ce sont 69% des lycéens qui ont voté lors de cette élection et ce type de chiffre de participation ferait rêver de nombreux hommes politiques. Aussi, la jeunesse n’a plus rien à prouver sur son engagement pour la défense de valeurs importantes comme la défense de l’environnement. On peut le constater par les nombreuses marches pour le climat organisées à travers la France. 82% de nos sondés considèrent cette cause comme fondamentale tout comme le combat pour l’égalité homme/femme et la lutte contre toutes formes de discriminations. La participation de la jeunesse dans divers engagements volontaires montre aussi sa volonté d’agir. En effet 35 000 jeunes font un service civique en 2020 et 27 000 jeunes entre 11 et 18 ans sont dans les Jeunes Sapeurs-Pompiers dans le but de s’initier au secourisme et se mettre au service de la communauté. Enfin, l’implication des lycéens de notre établissement dans de nombreuses actions démontrent bien que la jeunesse prend sa place dans notre société et partage de nombreuses valeurs républicaines même si parfois elle les conçoit différemment.

Dessin de Clémence Razel

Article de Gabin Chevalier élève de Terminale Argent et Marion Dumez élève de lève Carmin

Belleau s’engage, en route vers un lycée plus écologique.

Belleau s’engage est un collectif pour l’écologie au sein du lycée Rémi Belleau, qui a été créé par trois élèves de Terminale en 2019 et qui a pour but de mener des projets environnementaux au sein du lycée et de la ville de Nogent-le-Rotrou.

Un collectif engagé pour un établissement plus vert

Beaucoup de projets verts ont déjà été menés au sein du Lycée Rémi Belleau comme l’installation de ruches ainsi que l’aménagement d’une haie et d’une mare pédagogique afin de permettre l’accueil de la biodiversité au sein de l’établissement. Des élèves ont donc décidé de continuer cette belle dynamique et ont créé un collectif afin de s’engager pour cette cause si importante. Il a d’abord oeuvré à renforcer le tri sélectif au self où les légumes jetés sont triés et ensuite mis dans un composte pour servir d’engrais au potager. Effectivement, en 2020 a été créé un potager autonome et biologique avec paillage dont les légumes sont reversés à l’association des restos du coeur. De plus, lors de la journée de l’environnement une cleanwalk est organisée pour ramasser les déchets sur les abords de l’Huisne et du lycée. De même, la matinée zéro déchets au lycée avec la fabrication maison de savons liquides, démaquillants et lessives a eu un grand succès. Puis, une collaboration avec Eiffage a même permis la mise en place de pédaliers pour recharger écologiquement son téléphone dans rétablissement. Enfin, le collectif a sensibilisé lesauditeurs de la semaine radio à la question de l’écologie. Il peut aussi compter sur le soutien des éco-délégués qui est un dispositif qui existe dans tous les lycées de France. Chaque classe possède un ou plusieurs représentants élus qui ont pour fonction de sensibiliser leur classe aux questions de développement durable et, pour notre établissement, d’aider les membres du collectif Belleau s’engage à créer et promouvoir des actions en faveur de l’environnement. Grâce à toutes ces actions menées par le collectif et à celles déjà existantes, le lycée a diminué son impact sur l’environnement et a reçu le label « lycée engagé pour le Développement Durable – mention Approfondissement ».

Article d’Alexia Franchet élève de Terminale Nickel et membre du collectif Belleau s’engage

La semaine radio se met au vert

Chaque année depuis maintenant 4 ans, la radio du lycée Rémi Belleau émet en direct sur la bande FM durant toute une semaine, du 14 au 18 octobre 2019. Dans le sillage de Greta Thunberg et de l’engagement des lycéens sur ces enjeux, le thème de cette semaine aborde le réchauffement climatique et le développement durable.

Les élèves de l’atelier radio 2B célébrés par M. Toumoulin proviseur du lycée Rémi Belleau et M. Harold Huwart, vice-président de la région Centre Val de Loire lors de la dernière émission de la semaine radio.

Une semaine qui exprime les différents engagements du lycée et de ses élèves pour l’environnement…


Dans la continuité du collectif « Belleau s’engage », apparu en 2018, les organisateurs et les élèves ont décidé de baser la thématique de la semaine radio sur l’environnement. Ces mêmes lycéens ont donc pu dévoiler leurs actions en faveur de l’écologie sur les ondes comme la création d’une mare et d’une haie pédagogiques, l’entretien de ruches, l’organisation du tri sélectif et un projet de potager en permaculture. De nombreuses émissions ont donc expliqué les enjeux majeurs de ce défi avec parfois des interviews comme par exemple celle de Donatien Huet, un journaliste de Mediapart, sur les pesticides mais aussi celle de Louis de Redon, avocat et ingénieur agronome spécialiste des accords de Paris. Une chronique se penchant sur des questions fondamentales concernant le réchauffement climatique, avec ses causes et ses conséquences sur les différents territoires, a aussi rythmé cette semaine.

…et qui est très formatrice pour les élèves.

Cette semaine est aussi organisée dans un but pédagogique car les lycéens sont au cœur du projet car ils élaborent la grille des émissions, leurs chroniques et les animent à l’antenne. De nombreux témoignages prouvent son grand intérêt comme celui de Maureen, une élève de TES1, qui nous dit : « l’atelier radio, et plus particulièrement la semaine radio, est très formatrice pour moi. Cela me permet de prendre confiance en moi quand je suis à l’antenne. Je m’améliore aussi en expression orale, et en plus de cela, l’ambiance est toujours très bonne lors de cette semaine ! ».

Cette semaine s’est donc achevée, le vendredi 18 octobre dans une bonne ambiance et c’est encore une fois une saison réussie avec des résultats encourageants au niveau des audiences.

Hugo Dubré, élève de terminale

Extrait de la lettre d’Eloïse Garot et Léa Mangeot, élèves du lycée Rémi Belleau, à l’attention de M. Huwart, maire de Nogent-Le-Rotrou

[…] L’extrême urgence qu’il y a à ce jour de sauver la planète doit nous pousser à nous remettre en question et à envisager des solutions intelligentes, réalisables à l’échelle de notre ville et surtout vraiment utiles. C’est donc avec cette idée à l’esprit (et surtout en voyant les bords des différentes routes que nous empruntons quotidiennement pour nous rendre à l’école) que nous avons fini par nous poser la question suivante : […] Comment nous, habitants de cette ville, ou habitants des petites communes avoisinantes, pouvons-nous contribuer au développement d’actions plus responsables et qui viseraient à protéger simplement la nature ?

Il est regrettable de devoir regarder nos routes avec dégout, nos ronds-points avec colère, nos arrêts de bus avec honte, nos pelouses avec tristesse. […] Notre ville est polluée. Sale. Par notre faute à tous. Nous, citoyens. Il est de notre devoir d’agir. Nous ne souhaitons pas juste faire remarquer ce fait, déjà connu. Nous demandons de l’aide aux élus de la ville pour sensibiliser et mobiliser les personnes un minimum concernées, les enfants, les travailleurs, les entreprises, les personnes retraitées… Nous voudrions, avec votre aide et votre soutien, avec celui de tous, organiser des regroupements plusieurs fois par mois pour nettoyer la ville et pour ramasser les papiers, les bouteilles et tout ce qui n’a rien à faire dans la nature. Nous voudrions sensibiliser la population à se mettre en mouvement pour agir.

Pourquoi la jeunesse se sent-elle aussi concernée par la question environnementale ?

 

Depuis près de 10 ans, internet et plus particulièrement les réseaux sociaux ont créé une réaction en chaîne de discussions et d’échanges autour d’une thématique commune, l’environnement. Ils ont également permis une prise de conscience globale et généralisée de l’urgence climatique. Ce nouveau mode de communication, qui a bercé notre génération, a ainsi très largement amplifié ces thématiques déjà très présentes dans les médias traditionnels et l’enseignement scolaire. C’est ce qui a fait de cette question, la principale raison de l’engagement de la jeunesse et a permis de faire émerger des personnalités comme Greta Thunberg. Ce « phénomène Greta » est aussi devenu, à son tour, l’un des moteurs de la prise de conscience de l’urgence climatique. Il a mené à l’organisation de multiples manifestations de la jeunesse au sein des grandes villes du monde entier. C’est ainsi que les élèves du Lycée Rémi Belleau de Nogent-le-Rotrou se sont largement impliqués notamment à travers le collectif « Belleau s’engage » qui a pour but de sensibiliser et mobiliser les lycéens et la population locale à un mode de vie plus durable. Cette association a également organisé des marches pour le climat et des « clean walk » afin que les citoyens nettoient eux-mêmes leur ville à la manière du nettoyage des bords de l’Huisne effectué par les élèves de notre lycée les années passées.

Parfois source d’inquiétude, ces débats aboutissent à des agissements groupés mais aussi individuels comme celui d’Éloïse et Léa qui adressent une lettre au maire de Nogent-le-Rotrou sollicitant le soutien de la commune dans les actions environnementales menées par les lycéens. Éloïse témoigne : « Ce qui m’a motivé à agir, c’est d’abord l’influence de certaines études scientifiques et d’ONG qui pointent du doigt les problèmes environnementaux. L’espoir d’un avenir moins pollué pousse à s’engager pour faire avancer la situation, car les mesures prises par les autorités ne sont pas assez effectives ». Ces deux élèves ont établi une pétition pour appuyer leur lettre, qui a déjà été signée par plus de 250 lycéens. Depuis plusieurs années les changements positifs et les engagements citoyens se multiplient notamment chez les jeunes, laissant place à l’espoir d’un environnement plus sain et mieux préservé.

Lucas Chéron, élève de terminale
Chargement...