Discrimination de genre et de sexe ; la société et les lycées se mobilisent

Sexisme, machisme et féminisme, sont des termes récurrents dans les médias surtout depuis l’explosion du mouvement #MeToo en 2017. Pour rappel, le sexisme est l’ensemble des préjugés et discriminations reposant sur le sexe ou le genre d’une personne. Il se base sur la croyance qu’un sexe ou qu’un genre serait supérieur à l’autre.

Des discriminations de genre toujours omniprésentes…

Malheureusement, de trop nombreuses situations illustrent ce phénomène au sein de notre société et leurs conséquences désastreuses. Les hommes gagnent toujours 20% de plus que les femmes. Cela impacte donc le niveau de revenu d’une part importante des femmes et donc logiquement d’une très large majorité des foyers français. La carrière professionnelle d’une femme sera aussi toujours plus difficile que celle d’un homme. Elle doit prouver ses capacités à cause de son genre surtout dans des postes à responsabilité, qui sont, d’ailleurs, toujours monopolisés en grande partie par les hommes.

Mais le machisme existe également dans les foyers, les femmes consacrent 1 heure 30 de plus aux tâches domestiques par jours, par rapport aux hommes. Ces chiffres montrent que des stéréotypes d’une autre époque subsistent encore aujourd’hui. Aussi, les femmes sont sous-représentées et cela même dans l’Histoire. Seulement 2 % des rues françaises portent des noms de femmes. De même, la publicité continue de propager des stéréotypes sexistes, en effet, 74 % des français.e.s réprouvent les stéréotypes sexistes dans la publicité mais seulement 12 % les repèrent spontanément. Ce qui démontre à quel point ils sont implantés dans l’esprit d’une part toujours importante de la population. Enfin, les femmes sont particulièrement touchées par la violence et le tiers des femmes qui a été victime de harcèlement sexuel au moins une fois dans sa vie le démontre tristement. Comme la centaine de féminicides tous les ans malgré un net recul en 2020. Pour finir, il faut savoir que le sexisme ne touche pas seulement les femmes. En effet, certains hommes sont également perçus négativement lorsqu’ils ne remplissent pas les critères de virilité que la société leur impose. Certains d’entre eux font donc semblant car la pression de la masculinité dans la société est trop forte pour être supportée, alors ils préfèrent malheureusement refouler une part de leur véritable identité.

M.Coutelle, conseiller principal d’éducation au Lycée Rémi Belleau

Une question qui fait réagir dans les lycées

Des manifestations de sexisme sont également présentes au sein des structures scolaires. D’ailleurs, lors de la rentrée scolaire 2020, un nouveau mouvement féministe est né avec le #lundi14septembre, qui appelait à mettre des tenues courtes afin de lutter contre le sexisme que subissent les filles dans les établissements scolaires. En effet, sur les réseauxsociaux, de nombreuses filles ont pu dénoncer des règlements intérieurs jugés sexistes ou des commentaires de la part de l’encadrement quant à leur tenue vestimentaire jugée « trop courte ». Les codes vestimentaires sont très inégaux entre les garçons et les filles. Dans certains lycées, les filles n’ont pas le droit de se mettre en short ou en débardeur car ces tenues sont considérées comme vulgaires. Certains lycées ont justifié cela en expliquant que « la tenue des filles déconcentrerait les garçons en cours ». Nous avons donc décidé d’aller nous-même questionner l’administration du lycée Rémi Belleau pour obtenir son point de vue et c’est Monsieur Coutelle, le conseiller principal d’éducation, qui a répondu à nos questions

«Ce n’est pas pour une question de vulgarité ou de déconcentration des garçons que nous avons dû rappeler les règles vestimentaires à certaines jeunes filles, mais pour rappeler aux élèves le fait que dans la vie, notamment professionnelle, certaines tenues ne sont pas adaptées à toutes les situations et qu’il faut aussi être capable de s’adapter à la société dans laquelle nous évoluons ». Nous avons décidé également de recueillir le point de vue de certaines filles du lycée et beaucoup ne comprennent pas les interdictions par rapport à certaines tenues, surtout si la vulgarité n’est pas le problème. Et même les personnes qui ne se sentaient pas concernées par le port du crop-top, par exemple, sont solidaires car elles n’accepteraient pas d’être privées de porter une tenue dans laquelle elles se sentent épanouies. Nous pouvons donc souligner le fait que les restrictions vestimentaires n’ont pas de lien, au sein de notre lycée, avec un point de vue sexiste et qu’elles se veulent éducatives. Comme le souligne Monsieur Coutelle, « il existe aussi des règles pour les tenues vestimentaires des garçons dans notre établissement ». Cependant, le fait que ces restrictions existent démontre bien l’aspect conservateur de notre société qui n’est pas prête à accepter tous les styles vestimentaires dans le monde du travail, et qui se sent obligée de nous formater à ce monde dès l’adolescence. On peut se demander si nous ne méritons pas de profiter du cadre tolérant du lycée avant de devoir nous plier aux règles de cette société plus rigide. Et si l’on veut changer certains préjugés, ne doit-on pas parfois être capable de dépasser les normes établies ?

Chloé Hamard, élève de terminale Nickel et Maïa Genin, élève de seconde Saphir

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